Fanazavàna teny frantsay |
9 (de la racine ita : action de franchir impunément un cours d'eau ; une des ordalies les plus couramment utilisées consistait à faire franchir par le suspect un cours d'eau infecté de crocodiles ; s'il en sortait vivant, c'est qu'il était innocent. Par extension, ce nom a été donné aussi aux plantes utilisées comme poisons ordaliques. Nous avons relevé sous ce nom les plantes suivantes qui ont été plus ou moins employées dans le passé comme poison ordalique : [Betsileo]
[1.196]
[Sakalava]
[Bara]
[Mahafaly]
10 (1) Menabea venenata Baill. (Apocynaceae). Voir kisompa. Noter qu'on trouve dans le Sud-Ouest (pays mahafaly) un menabea lianoïde, nettement distinct du véritable Menabea venenata Baill., qui est toujours un arbuste érigé. Il me semble s'agir d'une espèce non encore décrite. C'est elle qui est le plus souvent désignée sous le nom de kita.
11 (2) Catharanthus longifolius (Pichon) Pichon et Catharanthus ovalis Markgr. (Apocynaceae). Espèces riches en alcaloïdes indoliques. Catharanthus longifolius a fait l'objet de la récente thèse de Doctorat ès-Sciences de P. Rasoanaivo, Orsay n°1397 (1974) 205p. (importante bibliographie). Quant à Catharanthus ovalis, il renferme un alcaloïde nouveau, la cathovaline (voir Langlois, N. et Poitier, P.), Phytochemistry, 11 : 2617 (1972) à côté de nombreux autres alcaloïdes indoliques : vindoline, coronaridine, catharanthine, vénalstonine, vénalstonidine, vindolinine, serpentine, etc. Voir aussi kilaimena.
12 (3) Aristolochia acuminata Lam. (Aristolochiaceae). C'est celle dont parle Dubois lorsqu'il écrit : « liane douée d'une amertume remarquable », car le menabea lianoïde n'existe pas dans le Betsileo. Les empiriques lui attribuent des propriétés anticancéreuses comme aux catharanthus. On notera que l'emploi des poisons ordaliques a été abandonné très tôt sur la côte Ouest, alors qu'il s'est maintenu jusqu'en 1861 (fin du règne de Ranavalona 1er) en Imerina. Cela tenait à des circonstances différentes. En rapport dès le 13e siècle avec les comptoirs arabes, les rois sakalava préféraient vendre comme esclaves leurs sujets jugés indésirables. Aussi les exécutions étaient-elles rares. Le recul plus précoce de la pratique des ordalies fait qu'il est moins facile d'obtenir des renseignements précis sur les plantes utilisées dans cette région. [Tandroy]
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